Le week-end s’était fait désiré. Les cours lui plaisaient, Eden adorait ses études, mais elle ne crachait pas sur un peu de repos entre chaque semaines. D’autant plus que les vacances de Noel approchaient, et qu’ils avaient eut cours entre Noel et Thanksgiving, qu’elle avait passé avec ses parents et Shane. Sam l’ayant passé avec Artémis, ils ne s’étaient pas vu depuis une bonne semaine. L’air humide et froid laissait voir le souffle de l’enfant d’Arès tandis que ses pas résonnaient dans Central Park. Elle le traversait pour être tranquille et gagner du temps, rejoindre la Colonie vite pour retrouver son laboratoire et la chaleur de ce dernier. Connor, son IA, n’avait plus une once de batterie et la jeune femme avait donc remplacé l’oreillette par une paire d’écouter crachant de la musique, son sac en bandoulière passé négligemment sur l’épaule de son manteau rouge en cuir. Elle marchait en ne prêtant guère attention autour d’elle, jusqu’à ce qu’un mouvement attire son regard sur la gauche. Elle balaie alors l’endroit du regard quand un groupe d’oiseau décolle brusquement d’un arbre. Suspicieuse et régit par son instinct d’enfant de la guerre, Éden retire ses écouteurs, surveillant les arbres alentours.
C’est un croassement sur sa droite qui lui fait tourner la tête et ses yeux s’agrandissent brusquement de peur. Trois oiseaux, immenses corbeaux au bec en bronze céleste : des oiseaux de Stymphales. Eden marque un pas en arrière, sa main se resserrant sur la lanière de son sac, et elle s’élance en courant dans la direction inverse. Sans tarder, les monstres se lancent sur elle, cherchant à la rattraper. Pour la fille d’Arès, il n’est pas question de se battre contre ses monstres, intimement convaincue qu’elle y perdrait la vie. Alors elle court du plus vite possible, serpentant entre les différents espaces verts de Central Park. Rapidement, un des oiseaux la rattrape et elle sent en elle la force jaillir, l’écartant de sa route. Central Park est néanmoins immense et elle ne pourra pas les semer. Se ruant vers un arbre, elle se tapis derrière, alors que la pluie commence à tomber sur la grande ville. Sa poitrine se soulève au rythme de ses réflexions et rapidement elle entend un appel sourd au dessus d’elle. Un coup d’œil de part et d’autres, elle est définitivement seule face à ses monstres. Elle ne peut pas les semer, elle n’a pas d’arme pour les vaincre. Elle sent déjà la panique l’envahir tandis qu’un champ de force rougeâtre se matérialise autour de ses mains, faisant frémir les branches alentours, déstabilisant les monstres qui reprennent leur vol pour venir finalement l’attaquer. Alors, comme d’un instinct des plus tenaces, la jeune femme lève ses mains vers le premier volatile, créant un bouclier invisible, rougeâtre. L’oiseau le heurte de plein fouet tandis qu’un autre parvient à l’approcher et lui lacère l’épaule malgré la défense en cuir que lui confère son manteau. Elle le chasse d’une main mais le troisième, remis de son coup, vient et lui entaille la joue. Par réflexe, Eden se recroqueville, se protégeant au maximum des becs de bronze.
L’assaut semble durer, trop longtemps pour elle, tandis qu’ils attaquent et blessent les différentes parties de sa peau qui sont visibles. Elle tremble, le souvenir de Luca se rappelle à elle et l’espace d’un instant, elle a l’impression que la terre autour d’elle tremble. Quelqu’un est venu ? Non. Personne. Elle ne peut compter sur personne. Alors elle expire brusquement, bien décidée à ne pas mourir ici, en plein Poumon Vert. Elle redresse la tête, une main, et une onde de choc part d’elle, balayant les assaillants avec force. Les yeux rougeoyants, la rouquine se relève, attrapant de son pouvoir un des oiseaux. Elle doit se faire confiance. Elle peut le faire..
La tête se détache du corps, dans un craquement horrible, tandis que la lueur rouge se dissipe. Les yeux toujours lumineux de cette lueur si caractéristique, Eden pare l’assaut d’un des oiseaux d’un bouclier de champ de force, avant de saisir l’animal et de le faire foncer sur le troisième oiseau, se servant de son bec en bronze céleste pour tuer son congénère. Les corps s’effondrent, disparaissant en poussière d’or tandis qu’Eden recule, calmant l’assaut de pouvoir dans ses veines, le souffle court. Adossée à l’arbre, tandis que la pluie se fait de plus en plus forte, la jeune femme ressasse l’évènement, l’esprit égaré. Mais elle est sûre d’une chose : personne ne l’a aidé, et elle n’a pas perdu le contrôle de son pouvoir.
Elle souffle, et l’espace d’un instant elle fait fit de ses blessures, pour se dire qu’elle ne peut plus être l’enfant meurtrie, apeurée et perdue depuis la disparition de son frère. Elle doit savoir se débrouiller seule. Alors Eden, à cet instant, se fait une promesse.
Les orages et les pluies se déchainent sur la côte est américaine puis s'étendent partout dans le monde. New-York est sous une pluie battante et le 24 Février, la ville se retrouve privée de son électricité, plongée dans le noir jusqu'à ce que le courant revienne au petit matin.
Les enfers semblent s'ouvrir des plusieurs demi-dieux tentent d'y accéder ! Serait-ce la fin du silence des dieux, alors que les Prophètes sont de nouveau appelés ?
